Bulletin n°3

Pour cette lettre de veille scientifique, je reviendrai d’abord sur une étude multi-centrique française qui vient d’être publiée dans l’AJNR, pilotée par le Dr Augustin Lecler de la Fondation Rothschild.

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Cet article, publié en Mai 2017, a décrit le TIPIC syndrome (TransIent Perivascular Inflammation of the Carotid artery syndrome), une entité méconnue auparavant identifiée sous le terme inexact et abandonné de « carotidynie ». Ce travail collaboratif a inclus 47 patients de 10 centres en France, de 2009 à 2016. La présentation clinique consiste en une douleur cervicale aiguë, pouvant orienter vers une dissection carotidienne, parfois associée à des anomalies neurologiques. L’imagerie est pathognomonique, avec la visualisation d’une infiltration périvasculaire en regard de la bifurcation carotidienne, avec parfois une discrète réduction du calibre vasculaire et la présence d’une plaque intimale. La résolution des symptômes est extrêmement rapide, avec une médiane de 13 jours, et l’imagerie retrouve une quasi normalisation des anomalies vasculaires et périvasculaires, avec cependant persistance d’une cicatrice.

Un exemple de TIPIC en TDM ici.

Un exemple de TIPIC en IRM ici.

Ensuite, passons à un article de l’équipe de Bodanapally (Baltimore, USA, spécialiste de la traumatologie facial) paru également dans l’AJNR qui propose un modèle de prédiction de la récupération visuelle après un traumatisme facial.

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L’avantage de ce modèle, au-delà de l’analyse statistique multivariée robuste, c’est de proposer des signes scannographiques faciles à mettre en évidence. Ainsi, parmi les marqueurs à retenir en imagerie, l’hémorragie de la chambre postérieure comme sur la première illustration de l’article, apparaît comme le facteur le plus prédictif de mauvaise récupération de l’acuité visuelle à 1 mois, plus prédictif que l’acuité visuelle initiale et la mesure de pression intra-oculaire.

L’autre signe à retenir en imagerie est la baisse de volume bulbaire, comme sur la seconde illustration, on notera cependant que c’est beaucoup moins fréquent.

Une des limites de l’article consiste en l’absence d’analyse détaillée des fractures faciales, et notamment l’absence de prise en compte des fractures du canal optique, délétères sur le nerf optique adjacent.

Amicalement, Arnaud Attyé